La procrastination est un sujet très intéressant et beaucoup plus complexe qu’on ne le pense au premier abord. En effet, même si parfois on a l’impression de faire quelque chose, ça peut être une simple excuse pour ne pas faire quelque chose de plus important, ou de moins intéressant.

Procrastiner sans en avoir l’air

Un bon exemple me concernant, est je pense le Personal Knowledge Management (PKM). J’ai découvert le sujet par hasard en me renseignant sur les Zettelkasten. En creusant un peu, j’ai découvert Obsidian et tout un monde collect d’information. Il s’agit d’un éditeur de Markdown capable de gérer de nombreux fichiers avec la possibilité de faire des liens entre les fichiers, d’avoir des tags…, bref, tout ce qu’on attend d’un Zettelkasten.

J’ai trouvé le concept très intéressant et je me suis lancé. D’abord, créer quelques fiches, rajouter des tags, créer des liens entre elles… Puis lire un article, faire une fiche sur le sujet, une autre sur l’auteur et une dernière sur le journal de publication.

Pour faire simple, j’ai rapidement passé beaucoup de temps à faire des fiches, chercher des infos et les compléter. Vraiment beaucoup de temps. Parfois je lançais simplement Obsidian afin de passer du temps à reprendre mes fiches, rajouter des tags, réfléchir à comment améliorer les liens entre les fiches…

Obsidian, un outil ou un piège?

Effectivement, un pattern ce dégage. Obsidian était devenu ma nouvelle manière de procrastiner. Alors certes, j’avais l’impression de faire quelque chose d’utile. Je passais beaucoup de temps à compléter et organiser ma base de connaissance, mais sans jamais utiliser concrètement cette connaissance.

En me rendant compte de ça, j’ai pris un peu de recul. Ces connaissances étaient un peu comme un doudou, une zone de confort sans réel challenge. En cherchant un peu, je me suis vite rendu-compte que j’étais loin d’être le seul dans ce cas. Certains articles conseillant même de supprimer entièrement Obsidian et toutes ses fiches pour retrouver la liberté de penser et d’avancer. Bien que je comprenne ce sentiment, ce n’est pas le choix que j’ai fait car j’ai passé beaucoup trop de temps sur mes fiches pour simplement les supprimer. Pour vous donner une idée, j’ai déjà plus de 1900 notes, même si beaucoup ne contiennent que quelques mots, des tags et des liens.

Pour une approche plus académique du sujet, on peut aussi citer les travaux de John Perry sur la Structured Procrastination même si l’essai date un peu. Même si ces approches peuvent permettre de domestiquer la procrastination, ça reste une illusion permettant de tromper votre cerveau.

Une nouvelle étape

La solution que j’ai trouvé, et qui pour l’instant me convient, est de garder mon Zettelkasten mais d’y consacrer beaucoup moins de temps. Aujourd’hui, quand j’ouvre Obsidian c’est soit pour saisir des informations que je veux vraiment retenir, soit pour écrire un nouveau blog post. Je garde aussi des listes que je consulte régulièrement.

Un autre changement important a aussi été de ne plus utiliser Obsidian dans un contexte pro. De la même manière, je passais du temps à faire des fiches. C’est pas du temps perdu, c’est pour le boulot… Depuis peu je test Logseq qui a un fonctionnement que je trouve bien plus adapté. J’y reviendrai peut-être dans un futur post.

Je vais être honnête, je suis très fort pour procrastiner et il m’arrive encore de lancer Obsidian pour faire du rangement, mais ça reste exceptionnel. Désormais j’ai un blog, affaire à suivre, mais ça pourrait bien être ma nouvelle manière de procrastiner.